Biocoop Le Pissenlit

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Cantines scolaires


la loi egalim & la bio


Cantines scolaires & la loi EGAlim : un outil  au service du futur

Vous le savez sans doute, notamment si vous êtes de jeunes parents : depuis le 1er novembre 2019, la loi EGAlim (promulguée en novembre 2018) instaure dans toutes les cantines scolaires publiques et privées, de la maternelle jusqu’au lycée, l’obligation de proposer au moins un menu végétarien par semaine, sans viande ni poisson, avec à l'horizon 2022 l'objectif de 20% de bio dans les assiettes. La réduction de l'usage du plastique est en cours et il est à présent interdit de trouver l'additif E171 (dioxyde de titane) dans les repas, une mesure d'interdiction du E171 également prise dans tout le réseau Biocoop (conseil lecture : lisez le livre Additifs alimentaires danger pour tout savoir sur le E171 et découvrir tous les symptômes et les risques liés aux addififs !).
À ceci s'ajoute également l'ambition de rendre accessible à tous les enfants des repas de qualité (nutritionnelle et sanitaire) en réduisant notamment les graisses, le sucré, le salé, le carné et l'ultra-transformé. Cette mesure sur les plats végétariens, bien qu’obligatoire, est menée à titre expérimental pendant deux ans dans tout le pays.

Si l'on aperçoit déjà l'urgence de la mesure, en admettant - enfin - qu'il y ait nécessité d'améliorer la qualité nutritionnelle, et sanitaire (sic !), des repas proposés aux enfants (quid du milieu hospitalier...), elle n'est pas encore aboutie.
L'État présentait le 12 octobre une nouvelle mesure effective à partir de 2021, issue du Plan de relance, pour « accélérer l'approvisionnement des cantines scolaires en produits sains, durables et locaux ». La mesure qui est louable, limitée au périmètre des écoles rurales, serait donc concernée par une fourchette de 1500 écoles. Il s'agirait de 50 millions d'euros ainsi engagés, qui participeraient alors à une subvention d'environ 1€ par repas et par enfant sur une année scolaire.

les collèges et les lycées pourront recopier 100 fois
« l'alimentation est mon premier médicament »



D’après l’étude de Greenpeace publiée le 22 septembre dernier, une fois la loi EGAlim instaurée, elle a été très rapidement appliquée dans les écoles primaires : « Quelques mois après l’instauration de la loi EGAlim, on constate que 73% des villes appliquent la loi dans les écoles maternelles et élémentaires. » « Ces résultats montrent à quel point les choses ont progressé dans le bon sens », estime Laure Ducos, chargée de campagne Agriculture et Alimentation à Greenpeace France. Si l’ensemble des écoles primaires et élémentaires ont vraiment suivi le mouvement et la loi EGAlim (71% des élèves des écoles maternelles et élémentaires en bénéficient chaque semaine - Greenpeace France), les lycées et les collèges sont largement à la traîne dans l'application de cette loi : respectivement 52% et 59% (source : Les cantines à la loupe - Greenpeace septembre 2020). Certains Conseils Départementaux s’y opposent même ouvertement, déplore Laure Ducos. Ce qui est préjudiciable pour la santé des jeunes et leur avenir. Mais pas seulement. Car la cuisine collective, qui est un des maillons essentiels pour réaliser une transition douce dans le domaine de l’alimentation, est également un outil très intéressant pour aider l'agriculture française à se transformer, en apportant plus de bio dans les assiettes. Et nous le savons toutes et tous à présent : l’agriculture bio ne s’arrête pas à la seule question alimentaire.


loi EGAlim : qu'apporte-t-elle ?

L’AGRICULTURE BIO EST UNE SOURCE
pour les rivières aux solutions



La question de la Bio est transversale. Elle ne concerne pas que les palais de quelques bobos amoureux de la gastronomie ! Elle traverse de nombreux domaines et apporte quantité de réponses aux grands défis d’aujourd’hui et de demain : la qualité et l'utilisation de l’eau, le maintien de la fertilité des sols, voire l’existence des sols stricto sensu, la santé des consommateurs (avec la pérennité de notre système de santé), la santé des professionnels de l’agriculture, les modes de production, la localisation des productions et le transport (par exemple : la limitation du transport permet aux fruits et légumes de ne plus avoir à être traités pour « tenir la route »), les notions de terroir et de savoir-faire… et la liste est encore longue ! Alors lorsque le monde de la Bio croise celui de la cuisine collective, les effets attendus pourraient être à la hauteur des enjeux !

les cuisines collectives
au coeur de la transition

Manger Bio en Champagne-Ardenne - logotype


MBCA - Les chiffres 2019


  • 276 000 équivalent repas bio et locaux servis
  • 91% de produits bio locaux
  • 80 cuisines collectives livrées


Apporter des repas en circuits courts et au mieux biologiques aux cuisines collectives, proposer des plats végétariens aux enfants, aux collégiens et aux lycéens grâce à la loi EGAlim, tout ceci est donc d’une très grande importance ! Il s’agit bien d’un milliard de repas servis chaque année aux 12 millions d’élèves bénéficiaires. Un chiffre conséquent qui peut au sein de l’organisation collective, être un levier supplémentaire pour, d’une part, diminuer la pression sur les ressources (pour « produire » une protéine animale, il faut l’équivalent de 7 protéines végétales, c’est à dire 7 fois plus de surface et beaucoup plus de travail), et d’autre part, agir dès aujourd'hui pour le développement d’une agriculture biologique relocalisée, dont l'importance de la résilience a été démontrée durant la période du confinement de mars-mai 2020.
Encourager la restauration collective à développer son offre en agriculture biologique apporte aussi de la stabilité à une économie agricole qui doit le plus souvent jongler avec de multiples facteurs, qu'ils soient de l'ordre des process de production ou qu'ils soient de l'ordre économique, par le biais notamment d'une concurrence de produits fortement subventionnés.

Dans notre région, il y a MBCA • Manger Bio en Champagne-Ardenne qui s’attèle chaque jour pour permettre aux producteurs bio de la région un accès aux cuisines collectives locales, pour le bénéfice de leurs consommateurs.trices, le tout en circuit court et bio s’il-vous-plaît !

Créée en 2008, MBCA est une association de 27 producteurs bio de la région Champagne-Ardenne (+ de 30 aujourd'hui) approvisionnant la restauration collective bio et locale de la région. MBCA est également membre du réseau national Manger Bio Ici & Maintenant, groupement de plateformes pour l’approvisionnement de la restauration collective bio.
Le 1er septembre 2020, un communiqué a été publié par MBIM autour des enjeux liés à la loi EGAlim, un communiqué relayé par Manger Bio en Champagne-Ardenne :
L’approvisionnement bio et local dans la loi Egalim : une opportunité pour les collectivités locales, des acteurs engagés pour vous y aider !

Dans cuisine collective, il y a collective. Alors si vous organisez des réceptions, et que vous les souhaitiez bio et locales, MBCA vous propose des recettes... pour 100 convives ! La covid-19 n'a qu'à bien se tenir ! Accédez aux recettes bio pour 100 personnes - MBCA


L’importance de la transition alimentaire
des français.es sur le climat



L'impact de la production alimentaire sur le climat est réellement significative. Jugez plutôt : selon Greenpeace France « 24% des gaz à effet de serre des Français.es sont dus à la production de [leur] alimentation ». Greenpeace rappelle aussi « qu’il est urgent de revoir nos modes de production et de végétaliser notre alimentation, sans pour autant exclure totalement la consommation de viande de qualité. Avec 12 millions d’élèves concernés et plus d’un milliard de repas servis chaque année de la maternelle au lycée, les cantines constituent un lieu absolument essentiel d’éducation au goût, à la diversité et aux enjeux environnementaux. »


greenpeace - logotype

la loi egalim réduirait de 14% à 19%
les gaz à effet de serre !



Avec une obligation et un suivi de toutes les cantines scolaires, Greenpeace estime que la réduction des gaz à effets de serre lié à la production alimentaire des cantines serait de l’ordre de 14% à 19% ! Mais ce n’est pas tout. Les coûts de dépollution de l’eau seraient réduits de 16% à 18%, la consommation d’eau dans la production agricole serait réduite de 8% à 11%, grâce à un seul repas végétarien hebdomadaire ! Enfin, en imaginant que 50% des élèves choisissent un menu « végé » à chaque jour d’école, ce sont de 41% à 51% d’importations en moins pour nourrir les animaux d’élevage, et donc moins de pression sur les forêts tropicales et les poumons verts de notre belle planète.



Enfants - Sauver la planète
©rawpixel


tout n'est pas perdu
il est urgent et encore temps d'agir



Si « la météo » n’est pas vraiment favorable pour nous, avec ce vent qui nous pousse à vouloir toujours plus, Greenpeace relaye depuis la communauté scientifique un possible et effrayant +7°c à l’échelle globale du climat à l’horizon 2100, un chiffre qui signifierait donc un « game-over » général.
Il y a encore de nombreuses raisons d’espérer que les jardins d’Éden, tous leurs délices et mystères, soient encore de ce monde dans un siècle, pour le plus grand bonheur des futur.es habitant.es de cette Terre.
Au menu des solutions, la loi EGAlim, et le rôle des cuisines collectives, s'ajoutant aux milliers de réponses nécessaires et possibles. Il y a Manger Bio en Champagne-Ardenne. Il y a les productrices et producteurs bio mobilisé.es dans nos régions, ainsi que toutes celles et ceux qui ont et auront des projets d'installation en bio ! Et puis il y a vous et nous naturellement, les mangeurs et les mangeuses en fin de chaîne alimentaire qui ont un pouvoir prépondérant sur l'avenir.
En tant que parents, vous pourrez retrouver dans la brochure Cantines Bio : le guide pratique des parents une source d’information et d’inspiration.


Lisez et partagez aussi les brochures complètes éditées par Greenpeace France sur les cantines scolaires :